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Utiliser des huiles essentielles à bon escient (11.09)

 

 

 

 

Les huiles essentielles affichent toutes les vertus : anti-inflammatoires, anti-infectieuses, anti-déprime, relaxantes… Leur marché ne cesse de croître. Encore faut-il les connaître et savoir les utiliser sans danger. 60 Millions vous livre un petit guide pratique d’aromathérapie.

 

 

L’huile essentielle pure provient des substances odorantes volatiles extraites des fleurs, des feuilles, des fruits ou encore de l’écorce de plantes à parfum, aromatiques ou médicinales. Elle est obtenue par la distillation à la vapeur ou par distillation sèche, ou pour les agrumes par des procédés mécaniques. Pour obtenir 1 litre d’huile essentielle de lavande, il faut par exemple… 300 kg de fleurs ! Ce qui explique la cherté de ces huiles.

Les huiles sont vendues sans ordonnance en pharmacie et dans des boutiques de bien-être. Elles ne sont considérées ni comme des médicaments ni comme des produits cosmétiques, et ne sont donc soumises à aucun contrôle préalable avant leur mise sur le marché.

Pour autant, elles sont loin d’être inoffensives. Ces produits très concentrés peuvent provoquer des allergies ou engendrer  des effets indésirables lorsqu’ils sont utilisés à trop forte dose. Mieux vaut ne pas les utiliser sans lire la notice ou sans un minimum de connaissance en aromathérapie.

60 Millions vous donne le b-a-ba indispensable avant d’ouvrir vos petits flacons.

D’après un article de Victoire N’Sondé et Claire Wallaert, publié dans le n° 468 de 60 Millions de consommateurs.

 

 

Noms et dénominations

 

A chaque plante, ou presque, son huile essentielle. Chacune a ses spécificités. Alors, comment choisir ? Quelques pistes.

 

On compte environ 80 huiles essentielles courantes. Voici quelques exemples parmi les plantes les plus utilisées : basilic, citron, eucalyptus, lavande, orange douce, pamplemousse, patchouli, mandarine, menthe poivrée, lavande, romarin, jasmin, etc.

Quelle huile essentielle privilégier pour son bien-être ? « La lavande officinale, bien sûr », répondent de concert les spécialistes interrogés. Danièle Festy, pharmacienne, résume : « Si vous n’achetez qu’une huile essentielle, c’est celle-ci ! »

Mais les dénominations utilisées par les fabricants n’aident pas toujours à s’y retrouver. Prenons cette populaire huile essentielle de lavande. Elle peut être extraite d’espèces différentes, comme la lavande officinale (ou lavande vraie), la lavande aspic ou le lavandin.

Ne pas se fier au nom mais à la dénomination latine

Pour savoir à quelle plante on a exactement affaire, il faut se reporter à la dénomination latine, en italique sur les emballages. Elle donne le nom du genre de la plante, avec la première lettre en majuscule, suivi du nom de l’espèce.

Ainsi, Lavandula officinalis (ou L. angustifolia ou encore L. vera) correspond au nom usuel de lavande officinale, Lavandula burnatii au lavandin. Ces détails ont leur importance puisque ces huiles ont une composition propre (on parle de « chémotype » ou de « chimiotype ») avec des propriétés spécifiques.

Se tourner vers un professionnel ou un guide spécialisé

On retrouve la même complexité pour chaque huile essentielle. Donc, premier réflexe à adopter : lire attentivement la dénomination latine et se reporter à un guide réalisé par des spécialistes pour savoir à quelle plante elle correspond afin d’en connaître les spécificités et savoir à quoi elle sert.

Voici deux références :

  • Ma bible des huiles essentielles, de Danièle Festy, Leduc Editions, 550 p., 21,90 €
  • Du bon usage des huiles essentielles, de Pierre Manoury, Editions Jacques Granche, 182 p 14 €

Au moindre doute, consultez un professionnel de santé, pharmacien ou médecin spécialisé dans l’aromathérapie.

 

 

Usages et voies d’administration

 

De l’assainissement de l’air à l’action thérapeutique en passant par les produits de beauté, les huiles essentielles servent à tout. Mais la voie d’administration varie en fonction du bienfait recherché. Quelques explications s’imposent, d’autant que les flacons ne comportent pas toujours de notice.

 

Pour parfumer et assainir l’air    

Par définition, les huiles essentielles sont des substances odorantes. Alors, forcément, la première idée qui vient à l’esprit est de les utiliser en diffusion pour profiter de leurs parfums, tout en humidifiant et/ou en assainissant l’air.

Ainsi, on peut les utiliser pour se débarrasser des mauvaises odeurs, chasser les insectes l’été ou parfumer l’atmosphère.
Il suffit d’introduire quelques gouttes dans un diffuseur d’arômes qui vaporise l’huile essentielle sans aucun effet thermique. Des boutiques “nature” vendent toutes sortes de diffuseurs et de vaporisateurs à cet effet.

Mais toutes les huiles essentielles ne se prêtent pas à cet usage, car elles peuvent être irritantes pour les voies respiratoires. C’est le cas notamment du thym à thymol, de la sarriette, du girofle, de la cannelle et de l’origan compact.

Pour un usage cosmétique    

On trouve également des huiles essentielles dans les produits cosmétiques. C’est une grande tendance du moment. Cette voie a été ouverte par les fabricants de produits d’hygiène et de beauté, notamment bio, qui ont été séduits par leurs diverses propriétés – parfumantes, bien sûr, mais aussi conservatrices.

Avec la mode du fait maison, les recettes de beauté à base d’huiles essentielles à concocter soi-même fleurissent un peu partout. « L’application sur la peau est la méthode la plus sûre, estime Danièle Festy, pharmacienne. Cependant, nombre d’huiles essentielles peuvent être caustiques pour la peau; il faut donc les diluer suffisamment dans des huiles ou des beurres neutres. »

Pour favoriser la relaxation  

On vante aussi les bienfaits des huiles essentielles pour favoriser la relaxation. On peut les utiliser par simple diffusion ou les appliquer localement, en massage doux ou en friction. À l’exception de certaines huiles comme la lavande qui peuvent être appliquées directement sur la peau, il est conseillé de les diluer dans une huile végétale pour éviter irritations et rougeurs.

La dilution dans une cuillère à soupe de lait ou un peu d’alcool à 90° est particulièrement conseillée lorsqu'on veut ajouter quelques gouttes d’huile(s) essentielle(s) dans le bain. Ceci pour éviter qu’elles ne surnagent et qu'elles ne brûlent. Comptez 15 à 20 gouttes pour 180 litres. Les huiles essentielles d’agrumes et de menthe sont en revanche déconseillées pour cet usage.

Pour lutter contre les microbes   

Les huiles essentielles revendiquent souvent une action thérapeutique : antiseptique, bactéricide, antibactérienne, antifongique... Ces vertus sont-elles avérées ?

En février 2012, 60 Millions a testé l’action antimicrobienne de 17 huiles essentielles (arbre à thé, eucalyptus, lavande). Résultat : toutes ont été capables d’inhiber le développement d’une ou de plusieurs des souches microbiennes utilisées dans les tests. Certaines vont même jusqu’à tuer les microbes.

Pour une action antimicrobienne, on a recours à la diffusion pour, par exemple, chasser les germes infectieux de l'air ou encore à l'absorption par voie orale. Mais dans ce dernier cas, la plus grande prudence est recommandée. L’avis d’un spécialiste en aromathérapie est fortement conseillé. Les modes d’absorption sont multiples : 1 à 2 gouttes dans du miel, sur un morceau de sucre, dans du lait ou une boisson chaude.

Pour calmer les petits maux   

On utilisera les huiles en compresse en application locale pour adoucir, calmer une inflammation ou cicatriser des blessures peu étendues, coupures superficielles et brûlures légères.

En cas de rhume, sinusite ou encombrement respiratoire, on peut avoir recours à des inhalations : il suffit de verser 2 à 3 gouttes d’huiles essentielles d'eucalyptus, par exemple, dans d’un bol d’eau bouillante pour dégager les voies respiratoires. Attention, l'eucalyptus est déconseillé pour les enfants.

Risques et précautions à prendre  

 

Bien lire les recommandations faites par les fournisseurs. Mais rares sont ceux qui signalent les indications thérapeutiques de leurs produits et en précisent les modalités d’emploi.

 

Les huiles essentielles ne sont pas des produits anodins et des mises en garde sur l’utilisation de ces produits s’imposent. Ainsi, les huiles essentielles sont déconseillées aux populations fragiles : enfants, femmes enceintes et allaitantes, personnes présentant des problèmes respiratoires notamment.

En 2008, l’Agence française de sécurité sanitaire sur les produits de santé (Afssaps) indiquait dans le cadre de recommandations sur le sujet : « certaines huiles essentielles mises non diluées à la disposition du public, peuvent par mésusage être utilisées telles quelles et s’avérer toxiques en particulier chez l’enfant. Il est donc impératif d’attirer l’attention sur les effets résultant d’une utilisation incontrôlée. Les effets secondaires sont d’autant plus à prendre en compte qu’il existe un risque de banalisation de tels usages favorisé par la dénomination "produits naturels". »

Trois huiles à bannir pour les enfants  

L'Afssaps met surtout en garde contre l'utilisation de trois huiles essentielles : le camphre, le menthol et l'eucalyptol (ou 1,8-cinéole), des molécules de la familles des terpènes. Elles peuvent avoir des effets nocifs chez l'enfant.

Mais il est parfois difficile de savoir quels produits contiennent effectivement ces molécules. Certaines huiles contenant le mot "camphre" ne contiennent, par exemple, pas de camphre. A l'inverse, l'eucalyptol entre dans la composition d'huiles essentielles courantes autres que celle de l'eucalyptus, comme la lavande aspic.

Tâches sur la peau

Les huiles essentielles peuvent poser problème, notamment lorsqu’on les utilise dans les cosmétiques. La prudence s’impose particulièrement avec les huiles essentielles d’agrumes (citron, bergamote, orange, pamplemousse, mandarine…) et de verveine, qui peuvent générer des taches sur la peau lors d’une exposition au soleil (elles sont dites photo-sensibilisantes).

Allergies  

La directive européenne sur les cosmétiques référence vingt-six substances parfumantes allergisantes, dont seize entrent dans la composition de la plupart des huiles essentielles. Leur nom apparaît très souvent sur l’emballage. Par exemple, l’huile essentielle de rose en contient six. Donc, il faut être vigilant, surtout si on présente un terrain allergique.

Brûlures, irritation

Les huiles essentielles étant fortement concentrées, les utiliser pures peut provoquer des brûlures ou des irritations.

 

 

Veillez toujours à bien respecter les consignes d’utilisation quand elles figurent sur l’emballage ou qu’une notice est jointe au flacon. Par exemple, si la posologie est de 3 gouttes deux fois par jour, ne dépassez pas cette dose.

En cas d’absence de notice ou d’information, demandez conseil à votre pharmacien.

« Lors de la vente de présentoirs d’huiles essentielles, une formation est souvent  proposés aux pharmaciens, explique Patrick Collin, enseignant en aromathérapie à la faculté de médecine de Bobigny (93).  Demandez également la brochure d’utilisation éditée en lien avec le laboratoire qui la commercialise. Elles sont généralement bien faites et donnent de bons conseils. Vous pouvez aussi profiter de l’expérience des militants des usages alternatifs qui tiennent des magasins bio. Enfin, à l’image d’Aroma-Zone, quelques sites Internet font du bon travail. »



11/09/2012
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