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Chez les Loichot à Saint-Julien, la maladie a frappé tôt et fort. Mais, foi de Pierre-Alain et de sa compagne Laurence, elle n’a jamais constitué un frein ni à l’épanouissement de Tom ni à la famille toute entière. Qui s’est agrandi d’ailleurs avec l’arrivée de la petite sœur Emy, aujourd’hui âgée de 6 ans.

Ensemble toujours

La petite tribu Loichot aime bouger. En semaine, le week-end, en vacances. De préférence en plein air et par-dessus tout, ensemble. Des ballades à pieds, mais aussi à vélo, en poney, en quad. Sur la neige, en ski. Dans l’eau, à la nage, en kayak ou en jet-ski. Rien n’est trop beau, rien n’est trop dur « pour prendre du bon temps ensemble ». Et pour que Tom soit toujours de la partie, Pierre-Alain « a le cerveau qui mouline en permanence ». Le papa pense, tâtonne et bricole des trésors d’inventivités qui poussent, qui tractent, qui roulent, qui glissent. Pourvu que ces inventions rendent possible des activités jusque-là inimaginables pour Tom. Parmi les inventions de Pierre-Alain, l’Emyside, un dispositif de couplage d’un VTT et d’un fauteuil roulant à la façon d’un side-car. L’invention a été primée l’an dernier au concours des « Papas bricoleurs » organisé par Handicap International et Leroy Merlin. Et devrait même être bientôt commercialisée par une société très fortement intéressée.

Un nouveau challenge

En résumé, « Avec du matériel adapté de fabrication maison et les bonnes volontés des gens, tout (ou presque) devient possible », assure Pierre-Alain. « Nous sommes descendus dans le gouffre de Padirac dans le Lot. Nous avons fait des randonnées dans les Pyrénées avec des 200 mètres de dénivelés », cite la maman en exemple.

Tout devient possible, donc. Y compris, pourquoi pas, de participer au triathlon d’Auxonne. C’est le dernier grain de folie de Pierre-Alain et la prochaine aventure de Tom. Tous deux prendront le départ de la 23 ^e édition de cette compétition le 9 septembre prochain.

Comment cette idée a-t-elle germé ? « Un jour, j’ai vu une vidéo sur Internet qui racontait les exploits sportifs d’un père qui participait a des ironmen avec son fils handicapé. Ça se passait aux Etats-Unis. C’était incroyable. J’ai flashé sur cette vidéo ». Et Pierre-Alain se dit « pourquoi pas moi, pourquoi pas nous ? »

En décembre 2011, il se lance. Il appelle Micheline Gaura et Jean-Marc Cluzeau à l’office des sports d’Auxonne pour leur faire part de son projet de s’inscrire avec Tom au triathlon. « Une semaine après, ils me rappelaient pour m’indiquer que c’était ok et qu’ils géraient notre organisation », raconte, reconnaissant, Pierre-Alain.

Des bénévoles du triathlon accompagneront spécifiquement le duo dans les différentes épreuves. Un jet-ski les suivra pour l’épreuve de natation. Pierre-Alain va devoir nager 500 mètres dans la Saône en tractant Tom dans un kayak. Une voiture les suivra pour l’épreuve des 20 km à vélo que le papa effectuera à l’aide de l’Emyside. Et, un vélo encadrera le duo pour l’épreuve des 5 km de course à pied. Pierre-Alain a équipé le fauteuil roulant de Tom d’une troisième roue et d’une barre de poussée adaptée à la course. « C’est un vrai challenge aussi bien pour nous que pour lui », indique Micheline Gaura, « Nous sommes très admiratifs. Ce papa va faire des efforts considérables pour son fils. »

Des efforts d’autant plus sérieux que Pierre-Alain n’est pas « très sportif à la base ». Il s’entraîne assidûment depuis le mois de janvier. Chaque semaine, il parcourt ses 6 km de natation, 50 km à vélo et 5 km de course à pied. En plus d’une bonne préparation, Pierre-Alain pourra compter sur le soutien moral de son fils. « Je serai les jambes et les bras. Il sera ma tête », indique le papa.