amicalepm13500.blog4ever.com

Engrenages : une mécanique d’enfer (13/09)

 

 

Engrenages Paru dans leJDD
 

Grégory Fitoussi et Audrey Fleurot reprennent leur coopération houleuse pour un 4e volet. (Prod)

Un cadavre en guise d’introduction : la marque de fabrique d’Engrenages. Les premières minutes de la saison 4 ne dérogent pas à la règle puisque le capitaine Berthaud (Caroline Proust) et ses coéquipiers se retrouvent confrontés au corps sanguinolent de la victime d’une bombe artisanale. C’est parti pour 12 épisodes – plus noirs et plus haletants que jamais – de l’une des meilleures séries de la télévision française. L’occasion de se livrer à l’autopsie de ce succès, nommé aux disputés Emmy Awards – les oscars de la télé – et vendu dans plus de 70 pays.

Une exigence d’écriture...

Au début des années 2000, Canal + songe à se lancer dans la fiction. Contactée, Son et Lumière (Avocats et associés) relève le défi. Avec, déjà, une idée forte : "Réaliser pour Canal ce que l’on ne verra jamais sur aucune chaîne en France", dit Alain Clert, à la tête de cette maison de production. Il se sent libéré d’un boulet, qui est un peu la règle d’airain du PAF français : plaire aux 7 à 77 ans. Sa fille étant avocate, Alain Clert songe à une série mêlant police et justice. Dès le départ, une exigence : être le plus réaliste possible. D’où la participation de policiers, de magistrats et d’avocats aux scénarios. Dans la saison 4, l’ex-juge antiterroriste Gilbert Thiel fait même quelques apparitions. Les héros d’Engrenages n’ont rien d’exceptionnel ; des anti-Jack Bauer du quotidien qui passent plus de temps en filatures qu’à sortir leurs armes

... et une distribution remarquable

Toute la série baigne dans l’actualité la plus chaude. Au menu de la saison 4: l’ultragauche, les sans-papiers, le travail clandestin avec une hiérarchie policière sous influence sarkozyste obsédée par le rendement et les statistiques. Une pression des résultats qui explique des personnages souvent border line : on voit des flics et des magistrats prendre des libertés avec la justice quand cela les arrange. "J’avais en tête une série américaine, Profit, où le héros est prêt à tout pour diriger une entreprise", indique Alain Clert. Les protagonistes d’Engrenages carburent à l’adrénaline. Il ne suffit pas de compiler des faits divers pour réussir une bonne série. L’écriture se révèle un stimulant nerf de la guerre. Alain Clert donne un exemple éloquent : "Lors de la première saison, en 2005, l’épisode pilote que nous avons tourné ne nous satisfaisait pas. Nous avons préféré le jeter plutôt que le diffuser".

Une exigence scénaristique qui a son revers : il a fallu deux ans et demi pour boucler le script de la saison 4. Pour raccourcir les délais, la saison 5 est en cours d’écriture. De Caroline Proust, en flic obstiné, à Philippe Duclos, magistrat intègre au visage en lame de couteau, en passant par Audrey Fleurot, rousse flamboyante aussi garce que fragile, et Thierry Godard, un personnage pas très regardant sur la morale : autant d’excellents comédiens, inconnus du grand public en 2005, devenus des stars du petit écran. Réalisme, rythme : des engrenages très addictifs.

 

Engrenages, saison 4, chaque lundi, 20h55, Canal+.

Jean-Pierre Lacomme - Le Journal du Dimanche

 

 



13/09/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 30 autres membres